[Public] Les hommes de fer

Night Without Moon soupira très fortement. Certes, on ne pouvait le voir, mais il s'inquiétait quelque peu des répercussions qu'auraient sa visite dans le monde des humains. ... Auroshara ne pouvait rien en savoir, n'est-ce pas ? Le demi-dragon, secouant la queue nerveusement, poussa la porte de la demeure d'Auroshara, ou Onirique si on l'appelle par son prénom humain.

Elle était vide de toute personne, puisqu'Auroshara habitait seule auparavant. Cependant, elle semblait avoir installé des systèmes de haute technologie dans toute sa maison, et une alarme sonna faiblement tandis que des lumières s'allumèrent.

Puisqu'elle n'avait pas alimenté l'alarme en batterie, elle finit par s'éteindre. Le demi-dragon ne chercha pas à comprendre cet étrange dispositif et se dirigea vers la première pièce de la maison ; la chambre de la scientifique.

Étrangement, il laissa un soupir de soulagement s'échapper d'entre ses lèvres reptiliennes lorsqu'il constata que le lit ne contenait qu'une place. Il visa le bureau et s'agenouilla devant pour pouvoir lire les lettres qui étaient alignées.

Certaines étaient bien incompréhensibles pour le demi-dragon, puisque c'était des requêtes pour qu'Auroshara vienne poursuivre ses études sur la robotique dans des centres scientifiques réputés. Que pouvait en savoir un dragon du Moyen-Âge ?

Et les autres étaient surtout des demandes en mariage envoyées par des hommes âgés d'environ dix-huit ans. Night Without Moon préféra ne pas parcourir du regard les mots d'amour inscrits dessus, même s'il comprenait la langue humaine, et posa les yeux sur de rapides griffonnements d'Auroshara qui faisaient guise de réponse, avec toujours les mêmes mots inscrits :

"Vous pouvez toujours rêver ! Je poursuivrais mes études et rien ne pourra me troubler là-dedans, pas même vos demandes d'amour. Au diable les hommes ! Si vous croyez que je tomberais amoureuse un jour ! J'ai autre chose à faire que de susurrer des mots doux à vos oreilles !"

Le démon rit doucement de l'ironie de cette réponse, puisqu'elle était tombée folle amoureuse de Lordeus. Que grand bien lui fasse. Elle ne reviendrait sans doute jamais chez elle, pensa le chef des Subben Deaths. Il soupira une nouvelle fois et entra cette fois dans le laboratoire, qui s'éclaira instantanément.

Les murs étaient froids et tapissés de blanc, et les robots qu'avaient construit Auroshara s'allumèrent tous instantanément, sauf quelques uns qui n'avaient plus de batterie. Elle avait dû sûrement les oublier, eux et tous ses cours de technologie, pour laisser place aux coutumes du Moyen-Âge et à ce que lui avait appris son cher Lordeus.

"Maître Onirique ? Maître Onirique ? Maître Onirique ?" répéta machinalement une de ces machines avant de s'éteindre.

Night Without Moon sourit. Il pourrait faire beaucoup de choses avec tous ces "humains de fer".